✯ winter's hand will freeze your heart again.

{ now you've seen his face and you know that there's a place }
LYRICS DEVOTCHKA
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La pluie battante sur le trottoir. Les gouttes de la pluie martèlent les vitres du petit café sur lequel tu as jeté ton dévolu pour rédiger ton article. Ce n’était pas un café que tu as choisi au hasard, tout simplement parce que tu es l’une des clientes les plus habituées. Lorsque tu es partie du domicile familial pour prendre tes distances mais également ton envol, lorsque tu as commencé ton travail au journal, tu t’es rendu compte que l’écriture de tes articles était  beaucoup plus dense que d’ordinaire. Cette ambiance calme et simple, ce décor digne des cafés des années soixante, cette tranquillité, tu ne la retrouvais nulle part ailleurs qu’ici. Tes doigts clapotent sur le clavier de ton ordinateur comme si l’écoulement de l’imagination suivait le mouvement de tes doigts. Le sujet de ton article se portait sur la nouvelle aile du musée qui ouvrirait ses portes au grand public le lendemain au soir. Son thème d’ouverture : les grands compositeurs français d’autrefois. Ce dernier avait le don de te rappeler que l’étude de la musique que tu ne pratiquais plus depuis que la vie de Wyle avait basculée. Le piano et tes partitions classiques avaient rejoint le vieux grenier de la maison de ton enfance, enfermé à clef dans un coffre sous un tas d’autres cartons. En mettant derrière toi, cette partie de ta vie tu espérais pouvoir y mettre un voile mais ce voile ne cessait de voletait comme la voile d’un bateau et par vague ne cessait de te revenir en face à face. Chaque son de musique, te ramenait au bon vieux temps. Un temps que certaines personnes ne semblent guère connaitre car cela avait tout juste était entre lui et toi. Mettant un point final à ton article dont tu étais encore empreint de doutes. Ton patron était un homme pragmatique et imprévisible, jamais satisfait mais jusque-là il avait tout été d’une réponse positive sur ton travail. Tu verrais bien. Posant ton menton au creux de la paume de main gauche, tu laisses ton regard s’attarder sur la baie vitrée du café. La pluie tambourine toujours autant le trottoir et les passants armaient de leurs parapluies se bataillent afin qu’ils les abritent. Lorsque tu étais plus jeune, tu aimais patauger dans les énormes flaques d’eaux, la plus mécontente étant ta mère qui tonnait de son insouciance bien trop prononcé à l’époque. Elle n’était jamais là, hormis pour te reprendre lorsque tu faisais des erreurs aussi insignifiantes qu’une goutte de lait dans du thé. Tu avais finis par t’en accommodée. La porte principale du commerce grimace d’une sonnerie légère, ce qui t’arrache à ta songerie porté sur les souvenirs. Ton intention se porte alors sur le jeune homme qui vient de franchir l’entrée. Un sourire illumine son visage, le même sourire qu’il n’a cessait de t’adresser durant cette dernière année comme les précédentes. La tignasse mouillée par l’eau de pluie, il enlève sa capuche avant de s’avancer vers toi. Tu te lèves en venant à sa rencontre, lui déposant son sac de voyage, toi le serrant dans tes bras. L’étreinte que tu lui offres est celle de l’amitié que vous avez scellée il y a de presque seize ans, celle de la confiance que vous avez l’un envers l’autre et celle du soutient que vous êtes réciproquement. Wyle te sert dans ses bras avec une douceur et une force à la fois, qui témoigne de tous ses sentiments car tu sais que contrairement à toi c’est un roc dont la muraille – bien que fissurée – ne montre presque jamais ses sentiments intérieurs et extérieurs. Le brun se recule légèrement avant de s’asseoir en face de toi, alors que tu commandes deux cafés bien chauds. « J’aurai bien voulu venir te chercher à ta sortie, mais au dernier moment j’ai hérité d’un dernier rapport à rédiger. ». Lui dis-tu alors qu’une expression désolée se dessinait sur les traits de ton visage. Ton meilleur ami secoue la tête, ce sourire taquin présent au deux coins de sa bouche. Il s’accoude quelque peu sur la table, prenant tes mains entre les siennes. Ses mains sont froides mais il semble que la chaleur des tiennes apaise cette sensation. « Tu as déjà tellement fait. ». La famille de Wyle était quelque peu décimée mais surtout guère proche les uns des autres, un peu comme la tienne d’ailleurs. Lorsqu’il avait été condamné à une année de prison pour une histoire dont il n’était en rien responsable, ses proches l’avaient laissé. Ainsi le soutien dont il avait eu besoin – même s’il ne le montrait pas – avait été juste inexistant.  « Comme si j’aurai pu ne pas être là. ». Réponds-tu en un sourire encourageant et sincère à la fois. « Ecoute je sais que ça ne vas pas être évident à l’avenir mais ça va aller … ». Le gérant du café vous apporte vos commandes en te gratifiant d’un sourire paternel comme il le fait toujours depuis que tu viens de manière constante. Tu le rends son sourire en lui suivant une fois qu’il repart derrière le comptoir du bar, avant de reporter tes prunelles vers Wyle. « Tu vas venir à l’appartement, d’accord ? Et puis une fois que tu seras remis tout ça … ». Seulement tu n’as pas l’occasion de terminer ta phrase car il te coupe la parole en effectuant une petite pression sur vos mains jointes. « Impossible Cate. Je ne veux pas que mon passé te porte préjudice, et encore moins la relation que tu as avec tes parents ! ». Les raisons qu’il venait d’énoncer aurait pu avoir un impact sur toi, mais l’élan rationnel et franc que tu possédais au fond de toi serait plus conséquent que ces paroles. Tu lui accordes un sourire d’une sincérité et d’une vérité déconcertante. « Ce que tu peux dire ne change rien. Tu es l’une des personnes qui comptent le plus pour moi, et si j’avais eu peur de l’impact de ta vie sur la mienne il y a bien longtemps que j’aurai fait demi-tour. Je ne ferai pas marche arrière, alors n’insiste pas. ». Tu ris doucement avant de porter ta tasse de caféine à tes lèvres. Il sait dès lors, te connaissant qu’il est inutile de te pousser dans tes retranchements.